Campagne

samedi 9 octobre 2010

[Dragon Age] Intersession 3/4 (2)

Deux jours après l'assaut contre Malgranne
En poussant un soupir, le jeune Roshek sort les 2 potions et les remet à sœur Eoni: “voilà, faites en bon usage! Je pense que mon père aurait accepté ce sacrifice pour l’intérêt du village...”, puis en lui-même : “de toutes façons leur valeur monétaire est limitée et à part attirer certaines convoitises, je ne vois pas ce que j’en aurai fait...”.

Il ajoute à soeur Eoni: “je vais devoir quitter le village dans quelques jours, aussi je souhaite que le nom de ma famille soit associé à l’époque où celui-ci était prospère, et j’espère qu’il sera dit que je n’aurai pas tout fait pour mes concitoyens dans ces circonstances si dramatiques (lesquelles m’ont directement affectées comme vous le savez)” Puis en versant une larme et en prenant un ton empreint d’une tristesse infinie : “j’essayerai autant que je le pourrai, là où je serai, de veiller sur vous tous ! Sachez que je n’épargnerai pas ma peine et que les malheurs du village seront connus, et je souhaite que des coeurs compatissants sauront vous venir en aide...”.


La douce mais énergique femme de foi pris dans ses bras robustes le jeune nain et l'étreignit avec fougue.
- Grâce à vous nous allons pouvoir soigner les gens du village et comme dit notre guérisseur, nous allons parlementer avec la mort.
En sortant, Soeur Eoni eut un mouvement de main solennel.
- Le nom des Nevvin sera à jamais loué à Malgranne.

Tout cet étalage de bons sentiments laissait le nain pensif. Pour revenir à la vraie vie, le le jeune nain alla chercher Malld et le cuisina pendant une bonne partie de la soirée. Le fermier savait lire et écrire et surtout compter. S'il n'était pas doué dans l'élevage il semblait plus apte à la négociation et à la gestion. Roshek avait vit compris que le Fereldien l'arnaquerait mais à de faible montant, son but n'étant pas de tuer la poule aux œufs d'or. Le nain avait prévu de repasser tous les 3 ou 6 mois et toucher ses dividendes.

Une semaine plus tard
Les jours qui suivirent le changement radical du jeune mage furent couronnés de succès, d’autant que le jeune homme progressait sensiblement de jour en jour dans la maîtrise des opérations chirurgicales. Eoni s’était réservée la fabrication et l’utilisation des potions. Personne n’avait contesté ce choix, son expérience en alchimie le justifiait naturellement. Elle put ainsi mesurer l’efficacité des formules d’Hostwaine que son fils avait sélectionnées. Néanmoins, elle restait très prudente avec l’Efface-Mémoire, et ne l’usait qu’avec parcimonie, sur des cas désespérés qui présentait des symptômes suicidaires. L’idée d’en glisser une dose dans le verre du mage lui effleura l’esprit. Mais, elle savait que le lyrium était particulièrement une source d’addiction à ceux qui parcouraient les rêves, aussi elle ne mit jamais son idée en pratique.

Les succès de la Grange aux Soins motivaient et mobilisaient l’ensemble du personnel. Au bout d’une semaine d’activité intensive, il ne restait qu’une dizaine de patients, sept en convalescence et en bonne voies de rétablissement, et trois en attente d’une opération chirurgicale de la dernière chance, dont Gaspard, un enfant de huit ans. Malheureusement, tous les blessés ne furent pas sauvés et certains porteraient des stigmates à vie. Mais comme l’avait déclaré Rylan : « La médecine, c’est l’art de la négociation avec la mort », et ma foi, ils avaient bien négocié. Que le Créateur en soit remercié.

Eshara avait fini par revenir de sa tournée avec Kirk, ce pauvre adolescent qui ne la quittait plus d’une semelle. Elle semblait impatiente de reprendre la route mais regardait la situation avec calme. Pour passer le temps, Eshara flirtait  ou provoquait Phalos. Le jeune elfe qui ne savait plus sur quel pied danser. D'autant plus que Kirk voyait dans le serviteur des Nevvin un rival. Phalos restait dans l'expectative, attiré par la jeune elfe et ses récits qui évoquaient le plaisir et la liberté. Il devenait de plus en plus fasciné par sa description de la forêt de Bréciliane, loin à l'est d'où venait Eshara.

Arcill voyait dans ses événements une suite de signes à suivre. Tout expérience était profitable au sens propre et figuré et la perspective de partir à l'aventure était séduisante. Il reviendrait dans ses montagnes auréolé de gloire (et d'or), il en était certain.

Eshara

Les nouvelles positives de la venue de fermiers environnant pour renforcer la population du village diminuée donnaient du baume au cœur à chacun, sauf  un seul habitant : Rylan. Ce dernier n’avait pas quitté un seul instant son visage de marbre. Il ne s’adressait que rarement au personnel, et toujours sous forme d’instructions brèves. Il ne participait jamais au rare moment de réjouissance. Totalement consacré à sa tâche, il dormait peu, et ces derniers jours, trop peu. Avec les patients, il se comportait curieusement : avant d’opérer, il se fondait en excuses. Durant une opération, il était fréquent de voir des larmes coulées le long de son visage. Il n’avait aucune considération avec les proches des blessés, il les ignorait, ne répondait jamais à leurs interrogations inquiètes et suppliantes. La fatigue faisant ses premiers effets, il prenait parfois un comportement agressif. Ainsi, alors que de nombreuses familles de Malgranne lui étaient redevables, il n’était pas populaire pour autant. Au contraire, on le qualifiait d’être sans âme, froid et méprisant. Certains le prétendaient même atteint de folie.

Ce qui se passa ce dernier jour leur donnait peut être raison. Rylan, épuisé par son travail et une dernière nuit sans sommeil, terminait une opération délicate sur Gaspard l’enfant de huit ans à l’article de la mort. Sa maman attendait avec angoisse à l’extérieur de la grange. Sa fracture ouverte s’était infectée et la fièvre rongeait l’enfant. Le mage devait assainir la blessure et remettre l’os en place tout en tenant compte de l’état de faiblesse du gosse. Au bout d’un temps interminable, elle aperçut le jeune mage, les yeux rougis de fatigue et peut être de larmes, accompagné par Sœur Eoni qui le soutenait par le bras. La femme fut prise de panique, se précipita vers le jeune mage, en l’invectivant :
- Mon fils, qu’avez vous fait de mon fils !
Eoni surprise, fut dépassée par la réplique immédiate de Rylan qui tel un automate annonça :
- Il survivra.
La femme ne parvint pas à contenir sa joie, elle se mit à genoux devant le mage, lui enlaça ses jambes instables, et s’écria hystérique en couvrant son pantalon peu ragoûtant de baisers.
- Ô, merci seigneur, vous êtes touché par la grâce, vous êtes notre sauveur, …
Elle fut interrompue violemment par le jeune mage qui trouva les ressources nécessaires pour la repousser et lui hurler :
- Je ne suis pas votre sauveur !
Puis, il courut vers la Grange aux Soins, se dirigea vers l’auge qui faisait office d’armoire à pharmacie où s’entreposaient les fioles bandages et instruments, se saisit d’un couteau, qu’il braqua au-dessus de lui en poussant un hurlement déchirant de douleur. La chance voulut que Tristan le terrassier brancardier et fossoyeur soit présent. Il se rua sur le mage menaçant, le jeta à terre et l’immobilisa sans difficulté. Rylan n’offrait aucune résistance à l’assaut du terrassier. Prisonnier par les bras musclés de ce dernier, il se contentait de murmurer :  « je ne suis pas votre sauveur, je ne suis pas … ».

La pauvre mère de famille que le geste brutal du mage aurait fait chuter si elle n’avait pas eu le réflexe de se raccrocher à la robe d’Eoni, partagea un regard interrogateur et inquiet avec la soeur. Sans un mot, elles prirent la direction de la grange. Lorsqu’elles entrèrent, elles découvrirent le mage abattu, murmurant une phrase inaudible, et tenu fermement par Tristan. Ce dernier posa un regard interrogateur à la sœur : « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ».

La maman chercha son fils qu’elle n’eut aucun mal à trouver. Il dormait paisiblement malgré les bruits environnants ; son teint avait retrouvé ses couleurs. Oui, elle le sentait, le mage avait dit la vérité, son enfant survivrait, elle en était convaincue.

Anna

Anna, l’infirmière en service, ne supportait plus le mage. Sa crise au sein même de l’hôpital lui parut insoutenable et impardonnable. Cela devait cesser définitivement, il était arrivé à un stade où il mettait la vie d’autrui en danger. Sans aviser personne, de sa propre initiative, elle se rendit chez Roshek, le jeune nain qui avait pris le village en main. Arrivée sur les lieux, elle le vit en présence de son serviteur elfe, de l’Alvar et d’une femme elfe. Ils préparaient une expédition. Elle interrompit leur préparatif en s’expliquant :
- Excusez-moi de vous déranger, je suis Anna, l’une des infirmières de la Grange aux Soins.  Le mage est devenu fou : il vient de tenter d’assassiner la maman d’un jeune garçon.

Que font Arcill, Phalos et Roshek ?

Texte de Marc, Michel et Pascal

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